17 Mar

« Al kimiya » : Geobiologie, Alchimie,...

Publié par Formations Ondes Habitat Geobiologue

« Al kimiya » : Geobiologie, Alchimie, architecture et science sacrée...
De notre curiosité à percevoir le sens de ce monde, s’éveilla l’Art Royal. Clé de voûte de la philosophie alchimique, transmis depuis l’Égypte ancienne par les savants et les bâtisseurs, il plaçait les arts au service de l’homme, dans la science, les mathématiques ou l’architecture.

Le terme « alchimie » provient de l’arabe « al kimiya », constitué à partir du mot grec « chemia », lequel était une transcription phonétique du hiéroglyphe nommant l’Égypte. Elle fut longtemps désignée sous le nom d’Art Royal car transmis sous l’égide des pharaons, les Rois de l’ancienne Égypte. L’alchimie est en réalité une des expressions de la philosophie « hermétique », un art sacré qui ne se pratique que par des individus initiés.

Dès l’Égypte ancienne, les Pharaons parlent d’une Science Sacrée ou Art Sacerdotal, par lequel les hommes cherchent à apprécier et à déchiffrer les lois qui ont veillé à la naissance de l’univers. Ces hommes étaient des sages, des hommes de lettres ou des artistes, des philosophes ou des architectes réunis par une quête commune : comprendre la réalité visible et invisible du monde afin de la transmettre à leur tour. Pour les égyptiens, le créateur et premier missionnaire de cette doctrine est le dieu Thot, représenté avec une tête d’ibis surmontée d’un disque lunaire et symbole de sagesse selon la cosmogonie égyptienne. Une des divinités de la Grèce antique avait une fonction identique à celle de Thot : Hermès. C’est au début de notre ère que les néoplatoniciens qui considérait ce dieu comme le maître de la voie philosophique de Platon, nommèrent cette science et cet art sacré « l’hermétisme ». Au fil des siècles, cette pensée fut transmise jusqu’en Occident par les érudits de Byzance, les sages arabes ainsi que les croisés.

Pourquoi l’Architecture tient-elle une place prépondérante dans l’Art Royal ? Selon les grecs, ce sont la géométrie, la science des nombres et l’harmonie qui constituent les fondements de l’architecture. Tel l’univers, un temple n’est pas qu’un simple amas de pierres façonnées, c’est avant tout le lieu où l’humain rencontre le divin. Suivant ce raisonnement, le symbolisme des nombres et des figures apparaît dans tous les monuments sacrés, de l’Égypte ancienne à l’empire Romain, en passant par la Grèce et les cathédrales gothiques du Moyen-Âge.

L’alchimie n’est pas seulement l’art de la transformation du plomb en or, mais elle donne pour but la purification et la transmutation, c’est à dire le passage de l’état d’homme terrestre à celui de divin, par un perfectionnement initiatique et spirituel.

Puisque les bâtisseurs se fondaient sur les vérités de la géométrie pour tenter d’exprimer la beauté et l’harmonie du monde, il est normal que dans l’architecture se dévoile l’essence (les sens) de la philosophie alchimique. En effet, cette dernière place toute construction humaine en relation avec la conscience du monde, c’est elle qui inspire l’architecte pour concevoir un édifice, élevé autant en hommage à la Providence que pour relier le « ciel » et la « terre ».

Observons l’Homme de Vitruve, ce célèbre dessin de Léonard de Vinci, Il représente un homme dans un carré, symbole de l’homme dans son imperfection, entouré d’un cercle, symbolisant l’infini et la sagesse.

Pour tout homme en quête de Sens, l’alchimie est avant tout un art de la Vie, un art de penser et d’agir, un art qui permet aux contraires de se réunir en un véritable acte d’Amour.